You are currently viewing L’efficacité du vaccin compromise par les perturbateurs endocriniens présents dans notre corps ?

L’efficacité du vaccin compromise par les perturbateurs endocriniens présents dans notre corps ?

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:Crisis

L’efficacité du vaccin compromise par les perturbateurs endocriniens présents dans notre corps ?

PAR RÉDACTION UP’ MAGAZINE

Afin de contribuer à l’effort d’information sur la crise actuelle du coronavirus, UP’ propose à ses lecteurs un accès gratuit aux derniers articles publiés relatifs à cette thématique.

L’efficacité d’un vaccin contre le Covid-19 est la clé que tout le monde attend pour retrouver une vie normale après des mois d’angoisse et de drames. Les laboratoires se livrent à une course contre la montre pour mettre au point et produire un vaccin ; il y en a plusieurs dizaines en lice. Toutefois, une équipe de chercheurs vient de lancer un pavé dans la mare. Les perturbateurs endocriniens comme les PFAS, présents dans de nombreux produits de consommation courante et dont nous sommes tous imprégnés, réduiraient considérablement l’efficacité d’un vaccin.

Bisphénols, phtalates, parabens, éthers de glycol, retardateurs de flamme bromés, composés perfluorés et polyfluorés (PFAS), sans oublier toutes les nanoparticules ou nanoadditifs, sont autant de substances chimiques omniprésentes dans les objets de notre vie quotidienne. Ce sont souvent des perturbateurs endocriniens ou des cancérigènes suspectés si ce n’est, pour une large part d’entre eux, avérés. Ces composants présents dans nos organismes sont fabriqués par l’homme, utilisés dans de nombreux produits : des poêles antiadhésives aux vêtements imperméables, en passant par les boîtes à pizza et les jouets. Nous sommes tous porteurs de ces substances capables d’interférer avec le système hormonal et impliquées dans une large palette de troubles et de pathologies, allant de l’obésité à la baisse du quotient intellectuel, en passant par les cancers du système reproducteur. Mais, circonstance aggravante, on en retrouve à des niveaux encore plus élevés chez les enfants. Ceux-ci auraient davantage de contacts cutanés avec les produits du quotidien (jouets, peintures, vernis, etc.) qu’ils portent à leur bouche ou dont ils s’imprègnent par contact.

Mais les scientifiques avertissent que certains de ces produits chimiques peuvent également causer un autre problème peu connu mais potentiellement important en réduisant l’efficacité de certains vaccins administrés. Cette entrave pourrait jeter une ombre sur les efforts visant à déployer un vaccin Covid-19 auprès d’un nombre suffisant de personnes pour alléger les restrictions de la vie quotidienne. « À ce stade, nous ne savons pas si cela aura un impact sur une vaccination à effet corona, mais c’est un risque », prévient Philippe Grandjean, professeur adjoint de santé environnementale à la Harvard School of Public Health dans une interview au Guardian. « Nous devrions croiser les doigts et espérer que tout ira bien ».

Philippe Grandjean est une autorité scientifique respectée, en raison du rôle qu’il a joué depuis plusieurs décennies pour faire prendre conscience de l’enjeu des perturbateurs endocriniens. Ses recherches récentes ont montré que les enfants exposés aux PFAS avaient des concentrations d’anticorps considérablement réduites après avoir été vaccinés contre le tétanos et la diphtérie. Une étude de suivi, menée auprès de travailleurs de la santé adultes, a donné des résultats similaires. Entre-temps, un certain type de substances, les perfluorobutyrate (ou PFBA), s’accumulent dans les poumons et peuvent augmenter la gravité de la maladie dont souffrent les personnes infectées par le Covid-19, selon une autre recherche prépubliée fin octobre par Philippe Grandjean.

Les Centers for Disease Control and Prevention et l’Agency for Toxic Substances and Disease Registry ont reconnu dans une déclaration que l’exposition au PFAS nuit au système immunitaire et peut exposer certaines populations à un risque accru de contracter le Covid-19 et à une plus grande gravité de l’infection.

Le vaccin de Pfizer, tout comme celui de Moderna, est basé sur le matériel génétique de l’ARN messager et il n’est pas encore certain à 100% que la contamination par les PFAS puisse perturber son efficacité chez les patients. Plusieurs autres candidats vaccins formulés autour des pics protéiques du virus, similaires aux vaccins contre le tétanos et la diphtérie, pourraient bien aussi avoir de mauvais résultats chez les personnes ayant ingéré du PFAS. « Les personnes fortement exposées à ces substances ont un taux d’anticorps non protecteur et très faible après quatre vaccinations contre la diphtérie et le tétanos », a déclaré M. Grandjean. « Donc, si un vaccin pour le Covid est similaire, la PFAS va probablement inhiber la réponse d’un vaccin ». Mais tant que les données complètes sur les vaccins en lice ne sont pas publiées, il s’agit pour l’instant d’une hypothèse certes inquiétante, mais qui reste à valider.