L’euphorie du vaccin va générer des tendances économiques et financières déterminantes
Alors que les marchés ont salué la fin des hostilités électorales américaines en début de cette séance du 09/11/2020, l’annonce d’un possible vaccin a provoqué une envolée des actions (+7.57% pour le CAC40) et du pétrole (+8.8% sur le WTI). De l’autre côté, on a assisté à une chute de l’or (-4.7%), de l’argent (-7.2%), du Bitcoin (-1.7%).
Cette tendance haussière sur actions respecte parfaitement les signaux d’achat et de vente que j’ai énoncé dans mon rapport prévisionnel [voir en cliquant ici]. Et il y a de fortes chances pour que cette tendance confirme celles énoncées pour les prochains mois.
DES TENDANCES FINANCIÈRES CONFIRMÉES
Ce graphique reprend l’application des signaux cycliques de marchés depuis février. Application sur laquelle je suis revenu dans mon rapport. Cette hausse – bien que démesurée – s’inscrit totalement dans une cyclicité de marché. Les prochains signaux tendent à montrer que le marché resterait renforcé psychologiquement jusqu’en décembre.
L’effet financier auquel nous assistons est un effet d’aubaine, de détente psychologique, pas fondamentale. Ce qui confirme les signaux plus risqués du début d’année. Et ce probablement en raison de la situation économique à venir. Les marchés devraient ainsi alterner entre euphorie de long terme et panique de court terme. Une instabilité financière semble se dégager.
De son côté, la chute de l’or semble s’inscrire dans l’opportunité d’achat de décembre sur laquelle je suis revenu en début d’année dans mes diverses publications. Dans un cas (très) extrême, un retour vers les 1700/1750$ serait une opportunité forte. Dans tous les cas, bien que la tendance de long terme ne s’en trouve pas remise en question, une pause de moyen terme semble se dessiner.
DES TENDANCES ÉCONOMIQUES PERSISTANTES
Il y a de fortes chances pour le vaccin n’élimine pas la menace sanitaire avant le printemps au moins, dans l’hypothèse certaine de sa diffusion. 3 à 4 mois pour produire le vaccin, le diffuser, le faire accepter et vacciner la majorité de la population mondiale est presque impossible. À moyen terme donc, la menace économique sanitaire est bien réelle. À cela, il faut ajouter la menace économique structurelle pour début 2021 d’une économie fragile, surendettée et hautement déficitaire au niveau public. Encore une fois, il n’y aura pas de reprise sans tensions économiques structurelles.
Le retour à la normale ne devrait pas être effectif avant au moins l’été 2021 dans le meilleur des scénarios. Ce qui confirmerait la transition sur le risque systémique que nous pouvons mettre en avant à cette période.
Le vaccin peut – si et seulement si diffusé avec des résultats – éliminer une menace sanitaire, mais pas une menace économique structurelle persistante. La présence actuelle de « flux tendus » de capitaux pour l’offre pourrait déboucher directement sur des tensions au moment de la « reprise » économique à partir du second semestre 2021. Autrement dit, il n’est pas impossible d’assister à une intensification des risques inflationnistes par exemple (hausse brutale des actifs, de la consommation et reprise difficile de la production).
Le scénario qui se dessine confirme l’étude menée jusqu’ici. Le possible vaccin ne serait donc qu’un amplificateur des tendances auxquelles nous pouvons nous attendre à long terme. À moyen terme, il augmente le risque d’instabilité économique et financière.
Par Thomas Andrieu pour ROCHEGRUP
Ecrit le 09/11/2020