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N’oublions pas la rétroaction d’une crise sociale d’ampleur – Thomas.A.

N’oublions pas la rétroaction d’une crise sociale d’ampleur – Thomas.A.

Le Covid-19 a fait apparaître des tendances économiques ancrées depuis 2018 : celles du ralentissement. Cela s’est traduit par de fortes tensions sociales précoces comme avec les Gilets Jaunes. Signe évident d’un équilibre économique qui génère des tensions sociales de plus en plus fortes. Cela peut traduire des opportunités intéressantes malgré les risques politiques qui en découleraient.

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Confinement : un boomerang social !

                Évidemment, tout le monde connaît les conséquences immédiates : hausse du chômage, de la violence, de la précarité, stagnation des salaires… Mais il y a des conséquences bien plus profondes et bien plus durables. Nous assistons à deux phénomènes distincts : d’une part, la hausse de l’endettement qui fait peser des menaces fortes sur la solvabilité des petites et moyennes entreprises, ce qui mettra à mal d’autres secteurs dans l’avenir ; et d’autre part, une résurgence du virus, une incertitude de la reprise économique et des anticipations à venir.

                Premièrement, on notera le risque évident sur la solvabilité qui devrait commencer à montrer ses premiers signes dès le dernier trimestre 2020. Il faut s’attendre à des difficultés sur le marché de l’emploi jusqu’au moins au premier semestre 2021 en raison des nouveaux entrants et des difficultés extrêmes à embaucher pour des secteurs piliers de certaines économies Occidentales (événementiel, restauration, hôtellerie, aéronautique, etc…).

                Par la suite, on notera le risque d’une reprise amputée par le virus et/ou par les risques économiques multipliés malgré les « plans de relance et de soutien ». La reprise en V promise après le confinement n’a pas eu lieu. Il y a de fortes chances pour qu’elle n’est pas lieu dans certaines économies entre 2020 et 2022. Il faudra plus de temps. Et même si la reprise se confirme, il y aura systématiquement un risque taux réel/croissance exactement comme en 2010. Ce sera une source majeure de tensions économiques et sociales.

                Dans une certaine mesure, nous faisons face aux prémices d’une transition d’intérêt cyclique symétrique à celle d’il y a un siècle. Le secteur public a été mis sous tension ces 5 dernières décennies, ce qui a impliqué une multiplication des déficits et une hausse de l’endettement public. Cela à largement profité au secteur privé et aux indices boursiers. Les réajustements idéologiques qui opèrent sont assez semblables à ceux des années 1920/1930 dans leur développement. Des tensions sociales très fortes ne seraient pas étonnantes au regard du terrain actuel. Ce sera très certainement une caractéristique essentielle de cette décennie qui s’ouvre.  

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La forte menace qui pèse sur le secteur agricole.

               

                Le secteur agricole est un secteur essentiel. Bien plus qu’une branche de l’économie, c’est le tronc même d’un ensemble aujourd’hui fragile. La crise de 2007/2008 a impacté les producions de nombreuses matières premières (pétrole, alimentaire…), ce qui a même impliqué, ne l’oublions pas, des famines dans les pays les plus pauvres. Nous sommes grandement menacés du même phénomène.

                La fragilité actuelle du secteur bancaire fait peser des menaces sur la production dans des secteurs essentiels, en particulier le secteur agricole. Le secteur agricole est très fragile. Les données des États-Unis résument la sensibilité de la situation : en 2019, les dettes agricoles s’élevaient à 416 milliards de dollars, soit 40% au-dessus du niveau de 2012. (Également un plus que le niveau d’endettement du secteur agricole dans les années 1970/1980 ajusté à l’inflation). De même, les fonds de roulement sont passés de 165Mds$ en 2012 à 56Mds$ en 2019. La solvabilité du secteur peut être remise en question. Cela a traduit une hausse déjà notable des défauts et des faillites. C’est la même situation dans de nombreux endroits du monde comme en Europe, en Afrique du Sud, en partie l’Inde, etc…

                Le problème actuel est que le seul secteur où la demande se maintien est le secteur agricole. Dans le même temps, les Banques sont et seront plus réticentes à prêter, tendance que nous retrouvons dans l’agriculture depuis des années. Ce peut-être le coup de grâce pour la production agricole qui est déjà en très mauvaise santé.

                Si la demande primaire n’est pas assouvie alors il faut s’attendre à des risques d’inflations de pénuries. Cela traduira systématiquement de très lourdes émeutes sociales avec toutes les conséquences économiques qu’il en advient. C’est un risque majeur des prochaines dizaines de mois que beaucoup échouent à prendre en compte.

                Encore une fois, les matières premières restent un investissement de choix. Nous observons ces tensions sur les prix de la quasi-totalité des matières premières majeures (pétrole, blé, or, etc). Le secteur des matières premières a été le grand oublié de la croissance des dernières années. Le contrecoup à venir est évident.

Par Thomas Andrieu.

 

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