La collection de Keith Haring – Résistance et annulations des foires parisiennes
Artmarket 18/09/2020
La collection de Keith Haring bientôt aux enchères
Que contient la collection de l’un des artistes new-yorkais les plus engagés des années 80′ ? Tous simplement les artistes les plus célèbres et recherchés, Andy WARHOL et Jean-Michel BASQUIAT en tête, mais aussi Roy Lichtenstein, Kenny Scharf, Futura 2000, Jenny Holzer ou George Condo, tous amis de Keith HARING.
La société Sotheby’s s’apprête à disperser, en collaboration avec la Keith Haring Foundation, environ 140 œuvres et objets directement issues de la collection personnel de cet artiviste. Des œuvres qui lui avaient été offertes, qu’il avait échangées, ou encore achetées. Cette provenance unique, presque mythique, offre un supplément d’âme aux lots proposés lors de la vente en ligne ouverte entre le 24 septembre et le 1er octobre 2020.
Cette vacation présente des opportunités d’acquisitions à tous niveaux, les enchères commençant à 100$ pour certains objets. L’œuvre la plus chère est un portrait de Keith Haring avec son compagnon Juan Dubose peint par Andy Warhol en 1983. Cette toile, autrefois installée en bonne place dans le salon de Haring, devrait trouver son nouveau propriétaire pour plus de 200.000$ selon l’estimation basse fournie par Sotheby’s. Mais elle pourrait aussi atteindre deux ou trois fois ce montant compte tenu de son sujet, de sa provenance et de la forte demande, Haring n’étant autre que le deuxième artiste contemporain le plus vendu sur le marché des enchères.
Sotheby’s espère lever au moins un million de dollars, et reverser ce bénéfice à l’association The Center, qui soutient la communauté queer de New York, conformément à la mission de la Fondation Keith Haring et à l’héritage philanthropique de l’artiste.
Résistance et annulations des foires parisiennes
Une semaine après la tenue du salon Art Paris au Grand Palais, voici l’heure des bilans pour les organisateurs des grandes réunions de l’art et du commerce parisien. Après deux reports de dates, Art Paris, premier grand salon à ouvrir ses portes depuis le confinement, s’est déroulé dans des conditions satisfaisantes malgré une pandémie galopante à Paris. « L’application des mesures sanitaires a conduit à un abaissement volontaire de la jauge visiteurs à 3.000 personnes au lieu des 5.000 autorisées dans le Grand Palais », précisent les organisateurs qui comptabilisent près de 57.000 visiteurs entre le 9 et le 13 septembre. « Si le nombre de visiteurs grand public a baissé de 10 % par rapport à 2019 », poursuivent-ils, « en revanche la fréquentation des collectionneurs et responsables d’institutions bondit à + 25 % par rapport à 2019, avec un cumul total de 23 218 invités professionnels et VIP. » Les ventes étaient au rendez-vous, principalement dans une gamme de prix entre 5.000 et 30.000 euros.
Malgré ces résultats encourageants, Reed Expositions a finalement annoncé, au lendemain de la fermeture d’Art Paris, l’annulation de la FIAC, dont l’édition 2020 était prévue au Grand Palais du 22 au 25 octobre. Dans son communiqué de presse du 14 septembre, l’organisateur du plus important salon d’art en France précise : « Malgré une profonde détermination à mettre en place, cette année encore, le grand rendez- vous de l’art contemporain et moderne qu’est la FIAC, et un travail sans relâche pour surmonter les nombreuses difficultés induites par la crise sanitaire, l’organisation considère qu’elle n’est pas en mesure de proposer un événement à la hauteur des attentes et des ambitions de ses exposants et visiteurs (…) Dans ce contexte, la FIAC s’est engagée à rembourser aux exposants 100% des sommes déjà versées. » Difficile en effet de maintenir un salon si haut de gamme tout en sachant que les collectionneurs étrangers et les musées, notamment américains, ne feront certainement pas le déplacement…
Reed Expositions, qui chapeaute 500 manifestations, maintient néanmoins l’édition de Paris photo en novembre, après l’annulation de son édition new-yorkaise mi-mars. En attendant novembre, un autre salon parisien fait de la résistance, DDESSIN, qui ouvre ses portes à l’atelier Richelieu ce 18 septembre, et jusqu’au 20. La rentrée parisienne n’aura définitivement pas été totalement gelée par la crise sanitaire.