FinCEN Files: 2.000 milliards d’argent «sale» ont parcouru la planète grâce aux banques
Le Soir.be le 20/09/2020 par Amandine Cloot , Xavier Counasse et ICIJ
De JP Morgan à HSBC, en passant par des banques belges, une nouvelle fuite massive de documents révèle comment et pourquoi les banques sont une pièce maîtresse de la machine à blanchir l’argent de la fraude et du crime organisé.
OffshoreLeaks, SwissLeaks, Panama Papers… : depuis 2013, Le Soir, en partenariat avec le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), vous fait plonger en plein cœur des mondes fabuleux du crime organisé, du blanchiment d’argent et/ou de la fraude fiscale. Chaque nouvelle fuite offre un regard neuf sur les mécanismes permettant de cacher derrière des sociétés écrans, souvent exotiques, l’argent sale que l’on ne peut pas déclarer, ou celui que l’on veut mettre à l’abri du fisc.
Les FinCEN Files, nouvelle enquête internationale lancée il y a 16 mois, vont à nouveau vous faire voyager aux quatre coins de la planète. Dans vos valises : des millions de dollars en provenance des cartels de drogues, d’oligarques russes et de certaines personnalités publiques, comme l’ancien responsable de campagne de Donald Trump.
Seize mois d’investigation menée par 400 journalistes issus de 109 médias et de 88 pays ont été nécessaires pour décortiquer et enrichir plus de 2.100 documents obtenus par BuzzFeed News et partagés avec l’ICIJ. Ils permettent de retracer plus de 2.000 milliards de dollars de transactions « suspectes », transmis majoritairement entre 2011 et 2017 par des banques du monde entier au FinCEN, le département du Trésor américain dédié à la lutte anti-blanchiment.
Cette fuite a évidemment sa petite particularité par rapport aux « Leaks » précédents. Elle met cette fois les projecteurs sur les grandes banques internationales, et offre de précieux détails sur le rôle crucial que celles-ci jouent dans un système qui profite aux criminels et renforce les inégalités. En transférant aveuglément de l’argent pour des personnes qu’elles ne peuvent pas toujours identifier clairement. En omettant de signaler des transactions qui présentent pourtant toutes les caractéristiques du blanchiment. Ou en continuant à entretenir des relations d’affaires avec des clients liés à des scandales de corruption et de fraudes en tous genres.