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Coronavirus : l’épidémie s’étend plus vite que la capacité de test

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Coronavirus : l'épidémie s'étend plus vite que la capacité de test

Les Echos

Par Solveig Godeluck Publié le 20 sept. 2020

Plus de 13.000 contaminations ont été enregistrées deux jours d’affilée. Le préfet du Rhône doit annoncer ce lundi des mesures préventives supplémentaires. La Haute autorité de santé préconise d’utiliser les tests salivaires pour les personnes présentant des symptômes.

Coup sur coup, vendredi puis samedi, plus de 13.000 nouvelles contaminations au coronavirus ont été enregistrées par Santé publique France. Tout va très vite. Le cap des 10.000 a été dépassé une semaine plus tôt. Celui des 1.000, le 23 juillet. Face à cette situation qui dégénère, le préfet du Rhône doit annoncer ce lundi de nouvelles restrictions , après Nice, où les rassemblements de plus de dix personnes dans les parcs et sur les plages ont été interdits vendredi, Marseille, Bordeaux et la Guadeloupe .

L’Ile-de-France ne devrait pas tarder à suivre. Les préfets de région, de police, de Paris et le directeur général de l’agence régionale de santé ont révélé dans un communiqué vendredi que le nombre d’admissions en soins critiques y avait crû de 89 % en trois semaines. Dans ce contexte, les rassemblements festifs ou conviviaux sur la voie publique « doivent être évités ou déclarés en préfecture s’ils excèdent plus de dix participants ».

Après Franck Riester, Emmanuelle Wargon et Brune Poirson il y a quelques mois, un nouveau ministre s’est déclaré vendredi positif au Covid-19, Bruno Le Maire, en charge de l’Economie. Dans une tribune au « JDD », 75 députés de la majorité appellent les Français à se faire vacciner contre la grippe cet automne afin d’éviter une « cohabitation épidémique ». Ils demandent aussi aux complémentaires santé de rembourser le vaccin antigrippal, y compris pour les moins de 65 ans.

L’enjeu des tests

L’enjeu des prochains jours sera l’amélioration de l’accès aux tests . Si le ministre de la Santé Olivier Véran n’est pas revenu sur sa décision de permettre à tout le monde de se faire dépister sans ordonnance, certains publics sont désormais prioritaires pour les tests virologiques PCR : patients symptomatiques, « cas contacts » ou soignants.

Mais alors que les laboratoires privés tournent à plein régime, le salut pourrait venir de l’arrivée de tests qui n’ont pas besoin d’être analysés en laboratoire. Olivier Véran a annoncé jeudi avoir commandé 5 millions de tests antigéniques par voie nasopharyngée, qui peuvent être lus sans passer dans des machines. La Haute autorité de santé (HAS) ne s’est pas encore prononcée sur leur fiabilité ; cela reste donc une expérimentation à la main des directeurs d’agences régionales de santé.

En revanche, la HAS a recommandé vendredi l’utilisation et le remboursement des tests salivaires. Ils sont moins invasifs que les prélèvements dans le nez, ce qui peut être capital pour convaincre des personnes âgées ou des enfants de se laisser dépister. La sensibilité de ces tests est un peu moins importante, c’est pourquoi ils devront être réservés aux patients présentant des symptômes.

Deux fois plus d’hospitalisations tous les 28 jours

Dans son dernier bulletin hebdomadaire, portant sur la semaine du 7 au 13 septembre, l’agence avoue qu’elle peine à estimer la vitesse de propagation du virus en raison de la saturation du dépistage. L’épidémie double de volume tous les 15 jours au maximum. Avec des zones de crise aiguë : « En Provence-Alpes-Côte d’Azur, et plus spécifiquement dans les Bouches-du-Rhône, la circulation virale s’est intensifiée depuis mi-juillet avec un quasi-doublement des cas chaque semaine », écrit Santé publique France. Le taux d’incidence est à Marseille de 300 cas pour 100.000 habitants, six fois plus que la cote d’alerte.

Comme prévu, l’épidémie recommence à mettre sous tension le système hospitalier. Le nombre d’hospitalisations double en 28 jours, contre 33 jours une semaine auparavant. Près de 600 patients Covid sont entrés en réanimation en une semaine. Très fragiles face au virus, les Ehpad déplorent 160 clusters, soit une centaine de plus en une semaine.